Transmission, au Théâtre Hébertot, vu par Isabelle Mattera
Cher Top-Topic,
Jeudi 19 février j’ai eu la chance d’assister à la couturière de Transmission.
Pour la petite info, la couturière est l’avant-dernière répétition avant la première représentation d’une pièce de théâtre.
Elle a pour objectif de tester la pièce avec tous les costumes, de fixer les dernières retouches, d’optimiser les changements et l’habillage.
Le nom vient du fait qu’elle permettait aux couturières de faire les dernières retouches aux costumes.
Mais revenons à notre sujet.
En entrant dans la salle du théâtre, l’odeur caractéristique de l’encens qui flotte littéralement dans l’air et la majestueuse Croix lumineuse plantent le sujet. Et c’est autour de cette Croix, qui se métamorphose soit en Chœur d’église soit en bureau-bibliothèque, que s’articule tout le décor de la pièce. Sobre et efficace.
Transmission est une pièce écrite par l’américain Bill C. Davis et qui a eu un succès retentissant de part le monde. Elle a été jouée en France pour la première fois par Jean Piat et Francis Lalanne en 1996 puis reprise en 2013 avec dans les rôles-titres Francis Huster et Davy Sardou.
En 2020, Davy Sardou nous propose une nouvelle adaptation, interprétée par Francis Huster, qu’on ne présente plus, et Valentin de Carbonnières, Molière 2019 de la révélation masculine, et mise en scène de Steve Suissa.
Le pitch de Transmission :
Tim Farley est un vieux prêtre complaisant et porté sur la bouteille mais également très populaire auprès de ses paroissiens. Il a du charme et de l’esprit et ses sermons semblent faire l’unanimité dans son église… Mais un dimanche, le séminariste Mark Dolson interrompt le sermon de Farley pour contester sa position sur l’ordination des femmes. Le pasteur est indigné mais intrigué par le jeune homme. Au point de demander à son supérieur hiérarchique de lui confier la responsabilité de l’encadrement de ce jeune diacre plein de fougue et véritable électron libre qui ne rêve que de réformer l’Église.
Mais on ne peut instruire sans apprendre un peu de son élève. C’est ce que vont découvrir peu à peu ces 2 hommes d’église, à la vision ecclésiale si différente.
Et c’est au travers d’une joute verbale, passionnante et émouvante qui s’exprime tour à tour lors de leurs discutions en privée dans la bibliothèque ou lors des sermons aux paroissiens, que chacun des protagonistes de la pièce va peu à peu réussir à faire évoluer sa pensée tout en leur permettant de se découvrir l’un et l’autre de manière sincère et fraternelle.
Le texte résonne en chacun de nous quelles que soient nos convictions … En effet, comment ne pas s’interroger entre autres, sur le rejet de l’homosexualité par l’Eglise catholique, sur le sacerdoce des femmes ou sur le rôle de la religion dans le monde moderne ?
Sur scène Francis Huster et Valentin de Carbonnières sont plus vrais que nature ! Ils s’affrontent avec une telle force, une telle énergie, une telle conviction dans le jeu qu’on ne peut en sortir que changé. Mais n’allez pas croire cependant que cette pièce ne soit que grave… l’humour y est tout au contraire éminemment présent et l’on rit beaucoup car après tout on ne saurait exprimer et transmettre efficacement des réflexions sérieuses sans un minimum d’humour !
Vous l’aurez sans doute compris, je suis « convertie » et je ne peux donc que vous encourager à aller écouter cette « bonne parole » !
Fraternellement vôtre,
Isabelle M.